Facultés Loyola Paris
Titulaire de la chaire : Laure BLANCHON, osu
Consulter la page internet de la chaire sur le site du Centre Sèvres
Les conclusions théologiques du colloque "Passer de la peine à la sanction, chemin obligé vers une société harmonieuse et sûre" par les titulaires des Chaires Jean Rodhain sont publiées dans le dossier Le milieu carcéral : un espace de l’humain du numéro de mars 2024 de la Revue d’Ethique et de Théologie Morale.
Cet ouvrage présente une nouvelle manière de faire de la théologie ! Résultat d’un travail patient, approfondi, mené sur plusieurs années, il donne la parole à des témoins qui connaissent le malheur, le gouffre. Cette parole est reconnue dans sa valeur humaine, spirituelle et même littéraire. Autour de la parole de ces personnes précaires, des théologiens engagent leur propre réflexion et cherchent la lumière qui apparaît dans le malheur.
Le cours proposera de penser l’humanité à l’école des très pauvres. Pour ce faire, dans un va-et-vient avec la lecture de récits de vie de personnes marquées par la grande précarité, nous nous arrêterons à quelques grandes questions anthropologiques : la vie et la mort, les relations, l’autonomie et l’interdépendance, la vulnérabilité, la confiance en soi et en l’autre…
Au fil des séances, il apparaîtra que notre humanité est constitutivement une humanité fragile.
La session s’adresse à des personnes engagées auprès des pauvres. Elle permettra : - de relire son expérience ; - de se former, d’approfondir sa foi en lien avec son engagement ; - de prier ensemble, de rendre grâce à Dieu. Nous voudrions que la session nous renouvelle sur notre chemin avec les plus pauvres, et dans la conviction qu’ils sont le trésor de l’Église. Nous espérons qu’elle nous rendra plus créatifs pour leur donner toute leur place dans l’Église.
Il est désormais possible d'écouter en replay la soirée annuelle de la chaire Jean Rodhain de Centre Sèvres.
Une barque qui prend l'eau de toutes parts...»
On se souvient des propos du cardinal Joseph Ratzinger au Colisée le 25 mars 2005, peu après la mort de Jean-Paul II. Deux décennies plus tard, l'Église catholique est confrontée à une tempête hors du commun. Affaiblie par la sécularisation, la baisse de la pratique religieuse, la raréfaction des vocations et l'effacement des cadres institutionnels, celle-ci fait face désormais à la crise des abus sexuels et spirituels.
Devant une telle conjonction de facteurs défavorables, nombreux sont ceux qui s'interrogent. L'Église a-t-elle un avenir? Ne se trouve-t-elle pas devant un choix radical: se réformer ou mourir?
Sept femmes théologiennes prennent ici la parole.
Dans le malheur, où est Jésus ?
Personnes du Quart Monde et théologiens, comment réfléchir ensemble ?
Que peut apporter à la théologie l’écoute des paroles des plus pauvres ? À partir d’échanges de chrétiens du quart-monde réunis par la Fraternité de la Pierre d’Angle pour partager leur foi, Frédéric-Marie Le Méhauté cherche à entendre la « mystérieuse sagesse », ainsi que la nomme Evangelii Gaudium, dont témoignent ceux qui luttent contre la misère. La prise au sérieux de ce sens de la foi des plus pauvres invite à revisiter des questions cruciales pour l’intelligence de la foi aujourd’hui.
L’aventure théologique qui se risque ici à l’écoute de ces paroles fragiles ouvre une voie encore peu exploitée pour enrichir la compréhension de l’option préférentielle pour les pauvres. Il s’agit de tracer un chemin nouveau pour concilier justice et charité, pour entendre aujourd’hui dans son actualité libératrice la révélation que Dieu nous offre en Jésus, révélation cachée aux sages et aux savants mais offerte aux tout-petits pour le salut de tous.
Quel rôle peut-on reconnaître au malheur dans l’esquisse d’un sens possible, pour une existence individuelle, mais aussi dans une perspective collective ? La privation de point d’appui et le discrédit qui frappent certains jusqu’à les entraîner vers une sorte de perte de soi peuvent-ils donner lieu, de manière tout à fait paradoxale, à une expérience de vérité, la naissance à un autre rapport à soi, au monde, à Dieu, qui puisse être reconnue comme prometteuse pour tous, éclairant ainsi un possible dénouement ultime positif ? En termes théologiques, c’est la question du salut qui est mise au travail de manière nouvelle. Si cette hypothèse s’avère envisageable, quels enseignements en tirer dans la manière de penser l’existence humaine et la vie en société jusqu’en ses dimensions politique et historique ?
Soirée débat dans le cadre des journées d'études organisées par la chaire Jean Rodhain